Il arrive parfois que des circonstances extérieures nous éloignent de ceux qui nous sont chers, de ceux que nous aimons. Ce peut être simplement une distance géographique qui nous empêche de prendre dans nos bras nos proches alors que nous en ressentons chaque jour un besoin très fort. Cela peut être aussi une maladie ou une convalescence qui nous contraint à rester isolé, un temps, de ceux qui pourtant ne sont pas si loin. La sensation d’être confiné, cloisonné, peut se vivre à de nombreuses occasions, et toujours, la détresse et la souffrance de se voir déconnecté des êtres importants dans nos vies apparaissent et rendent cette période de quarantaine affective des plus difficiles à vivre.
La méditation de la compassion, ou de l’amour altruiste
D’ordinaire, la méditation est plutôt perçue comme une pratique profondément tournée vers soi-même. Ce qui ne fait pas d’elle quelque chose d’égoïste bien sûr. Mais elle est essentiellement connue comme étant une voie vers la paix intérieure. Elle est envisagée comme un moyen de retrouver puis de cultiver le calme de son propre mental, afin d’avancer plus serein sur le chemin de sa propre vie. Les techniques de méditation les plus connues nous invitent à nous tourner vers le dedans, à nous concentrer sur quelque chose qui nous appartient. Le souffle. La relaxation du corps. Le flux des pensées. Pourtant, il existe une autre forme de méditation. Une méditation cette fois-ci complètement tournée, orientée, dirigée vers l’autre : la méditation de la compassion, également appelée la méditation de l’amour altruiste.
Lorsque le contexte extérieur nous contraint à une forme d’isolement physique, ce type de méditation peut sans nul doute être un moyen très efficace pour se reconnecter à sa famille, à ses amis, et à cultiver cette connexion intérieure afin de ne laisser aucune place à la douleur de l’isolement affectif.
Comment pratiquer la méditation de la compassion pour vaincre l’isolement ?
La méditation de la compassion, comme toutes les autres formes de méditation, se base sur les principes de concentration, de canalisation des pensées dans un sens précis, et de visualisation. Elle peut se pratiquer dans une posture assise typique du yoga telle que le tailleur (Sukhasana) ou le lotus (Padmasana), mais vous pouvez aussi vous installer le dos droit sur une chaise, ou bien encore vous allonger sur le sol dans la posture de relaxation (Savasana).
Marche à suivre pour vous connecter à l’autre
Prenez quelques instants, toujours, pour retrouver une sensation de calme en vous. Rien de bien ne peut se faire dans l’agitation et la précipitation. Lorsque vous sentirez ce moment présent en vous, tournez toute votre attention sur l’être aimé à qui vous dédiez votre méditation. Vous pouvez visualiser son visage, immobile et souriant, sous forme d’une image mentale. Ne la quittez pas des yeux. Fixez-la comme si vous fixiez un yantra. Puis servez-vous de votre respiration pour créer le lien, pour sentir la connexion. À l’inspiration, ressentez toute l’affection que vous porte cette personne. Un peu comme si vous inspiriez à travers lui ou elle. Vous pouvez également essayer de générer dans votre corps une douce sensation de chaleur, comme si cette personne chère à vos yeux vous serrait dans ses bras, contre son cœur. Retenez un instant votre souffle poumons pleins, comme un instant d’apesanteur dans lequel vous laissez cet amour irradier dans tout votre corps. Puis à l’expiration, renvoyez toute la douceur de vos sentiments à la personne que vous visualisez. Renvoyez-lui toute votre bienveillance. Le temps de la rétention poumons vides, visualisez le lien réel qui vous relit à présent. Et continuez, le temps qu’il vous convient.
Après la méditation de la compassion
Lorsque vous déciderez de sortir de cette méditation de la compassion, ne le faites pas brusquement. Revenez d’abord vers votre corps, vers les sensations qu’il vous renvoie. Petit à petit voyez l’image de la personne à qui vous dédiez cet instant de partage s’évanouir, mais sentez le lien et la présence qui reste en vous comme une petite graine semée. Et tranquillement, revenez à vos occupations quotidiennes, avec le sentiment apaisant de ne plus être seul.
Dans de nombreuses croyances orientales, la pensée bien dirigée devient matière. N’attendez rien de particulier, mais il est très possible que la personne à qui vous dédiez votre méditation, quelle que soit la distance géographique qui vous sépare, ait ressenti « quelque chose » pendant que vous canalisiez toutes vos pensées vers elle.
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